Il y a un an déjà : massacres en Norvège

Il y a un an, Anders Breivek, un Norvégien imbibé de propagande islamophobe, passait à l'acte. Revoici un article publié par RésistanceS.be, juste après les deux massacres qu'il commit le 22 juillet 2011.




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Attentats d'extrême droite d'Oslo : qui sont les responsables ?

Quand des bombes explosent, et tuent des innocents, les auteurs sont très vite désignés. Anders Behring Breivik, le terroriste d'Oslo, est désormais tout naturellement l'homme le plus détesté de Norvège. Ses actions meurtrières ne sont-elles pour autant que la signification d'une action isolée ? Les discours contre l'Islam et le laxisme démocratique à l'égard des populations immigrées sont peut-être aussi à la source de son passage à l'acte...


Ce vendredi 22 juillet 2011, le terrorisme aveugle d'extrême droite a frappé, cette fois-ci, en Norvège. Un «fondamentaliste chrétien» ultra nationaliste, se prenant pour un «néocroisé» anti-islamiste, antimarxiste et en «résistance» contre le multiculturalisme, Anders Behring Breivik, y a commis deux sanglants attentats (au moins 93 tués et 100 blessés, à la date d'aujourd'hui). Ses cibles : le siège du gouvernement travailliste (social-démocrate) et l'université d'été des jeunesses du parti travailliste. Une formation au pouvoir, singularisée par sa politique d'ouverture en faveur des populations immigrées, notamment d'origine musulmane, présentes en Norvège.


Une politique bien entendu honnie par l'extrême droite locale, des groupuscules néonazis au Parti du progrès norvégien, une des plus fortes formations électorales nationaliste en Europe (22 % des voix aux dernières élections législatives).

L'Après-11 septembre

Des milieux idéologiques réactionnaires – allant de l'ultra droite radicale à des fractions de la droite libérale – critiquent également la «société multiculturelle», favorisée, selon eux, par les partis de gauche ou par une droite trop modérée à leurs yeux. Ces milieux, au même rythme que l'extrême droite et en parallèle à cette dernière (avec des synergies indirectes, ou même directes, CLIQUEZ ICI), agitent le «spectre de l'islamisation de l'Europe», à l'instar du «danger judéo-bolchévique» jadis. La naissance de cette propagande sans bornes se situe dans l'immédiat «Après-11 septembre 2001».

Les discours de haine ciblant à la fois les immigrés, l'Islam et une démocratie jugée comme trop permissive à leur égard sont ainsi distillés par l'extrême droite pure et dure, des partis populistes nationalistes et des milieux idéologiques «néoréactionnaires».



Auteurs et responsables
Chez certains militants de la droite extrême, ces discours peuvent mener aux actes. Cela fut déjà le cas à de très nombreuses reprises. Le massacre de masse, commis ce vendredi par le Norvégien Anders Behring Breivik, n'est effectivement pas le premier. Pensons à l'attentat perpétré aux États-Unis, à Oklahoma City, en 1995, où 108 personnes trouvèrent la mort. Des actions dont la source se trouve à la fois dans une vision paranoïaque de la société et une stratégie terroriste bien planifiée CLIQUEZ ICI

En Belgique, en mai 2006, un jeune flamand, Hans Van Temsch, avait ouvert le feu en pleine rue, à Anvers, pour y tuer deux innocents, délibérément pris pour cible en raison de leur origine étrangère ou musulmane CLIQUEZ ICI. Il fut rapidement maitrisé par un policier : si tel n'avait pas été le cas, le bilan de son raid raciste aurait probablement été bien plus terrible encore. Comme Anders Behring Breivik, le tueur d'Anvers provenait d'un milieu politique d'extrême droite.

Les terroristes de ce milieu idéologique sont responsables de leurs crimes. Les propagateurs de haine, quelque soit leur origine politique, sont eux, les co-responsables des passages à l'acte de ces tueurs d'innocents. Qu'ils prennent maintenant conscience que leurs «croisades», qui alimentent le repli, la crainte, et désignent si facilement des boucs émissaires aux maux de notre société, portent également en elles des germes criminogènes. 


Manuel ABRAMOWICZ





Intervention en direct au journal télévisé de la RTBF (télévision publique belge) de 13 h le samedi 23 juillet 2011 (retransmission d'extraits au «19 h trente»)

Pour visionner cette intervention qui épingle notamment les discours de haine ciblant à la fois les immigrés, l'Islam et la démocraties distillés par l'extrême droite pure et dure, ainsi que par des formations nationalistes populistes : CLIQUEZ ICI 




Article publié une première fois en juillet 2011 par RésistanceS.be, le web-journal de l'Observatoire belge de l'extrême droite CLIQUEZ ICI