King Kong Théorie ou le «féminisme rock punk» au TTO



[Le blog de Manuel Abramowicz – Dimanche 5 février 2017]


Parcours rebelle d'une militante de la « cause des femmes » qui propose un discours différent du courant féministe mainstream. Le livre autobiographique de Virginie Despentes est aussi une pièce de théâtre. Elle est à l'affiche près de chez nous, au TTO.

Depuis le 25 janvier et jusqu'au 25 février prochain, King Kong Théorie se joue à Bruxelles, au Théâtre de la Toison d'Or (TTO), à deux pas de la Porte de Namur et du Quartier Matonge.


La pièce est inspirée du best-seller éponyme de la romancière et réalisatrice française Virginie Despentes, paru en 2006 chez Grasset. Sous le regard dramaturgique de Julie Nayer, elle est jouée par trois actrices époustouflantes Marie-Noëlle Hébrant, Maud Lefebvre et Delphine Ysaye.

La pièce débute avec l'émouvant hymne du MLF (Mouvement de libération des femmes). Comme le livre, il s'agit d'un brûlot féministe, tendance révolutionnaire et anticapitaliste. Avec une approche de type libertaire. Régulièrement à contre-courant de positions féministes mainstream.

Tout au long du déroulement de King Kong Théorie, on rit. Souvent, on est également traversé de frissons, d'une émotion glaçante, de larmes aux yeux et d'une gorge nouée. 


Du début à la fin, on questionne et se positionne sur des thèmes tels que le viol, la prostitution, la pornographie, la redistribution des richesses, l'imposition sociétale consumériste de quelques femmes quasi fatales pour cacher les millions d'autres : anonymes, quelconques, pas jolies, lobotomisées, prises dans le piège par un système de salariat d'exploitation...

Cette pièce nous permet de réfléchir sur de quoi est la vie des femmes, mais aussi de leurs relations avec les hommes, sur la domination masculine qui s'exerce sur elles depuis la nuit des temps par un système global d'oppression. Partout. Tous azimuts.

Les trois actrices déclament pendant un peu plus d'une heure un texte fort, dur, secouant, direct... Sous la forme d'une
scénographie « punk rock », comme se revendique Despentes : bande son exceptionnelle (avec un extrait du mémorable « Anti-social » de Trust) et des irruptions vidéos inédites.


King Kong Théorie, une pièce à voir, par les femmes et par les hommes. Pour sortir des stéréotypes de genre en commençant par en prendre conscience. S'en libérer ensuite. Pour vivre en fin en toute liberté.


MANUEL ABRAMOWICZ







King Kong Théorie Jusqu'au 25 février prochain. Au Théâtre de la Toison d'Or (TTO)396-398 Galeries de la Toison d’Or -  1050 Bruxelles (Ixelles) - www.ttotheatre.com



© Manuel Abramowicz 2017