UN
ARTICLE DU WEB-JOURNAL RESISTANCES.BE
Modification de cet article : 12 juillet 2015
Modification de cet article : 12 juillet 2015
Ce mardi, devant le
Parlement européen, une manifestation de sans-papiers a
été attaquée violemment par des nervis néonazis conduits par un
dirigeant de l'ultra droite française.
Une nouvelle
fois, en moins de quelques jours, les gros-bras de Nation se sont
exprimés avec violence en toute impunité. Sont-ils protégés par
la police ? Il est urgent qu'une commission d'enquête parlementaire
s'ouvre pour répondre à cette question.
L'organisateur
de la contre-manifestation illégale, Laurent Ozon, protégé par
deux gros-bras de Nation - Capture image vidéo Youtube d'une manifestation publique
Ce
mardi 26 mai, en fin d'après-midi, sur la place du Luxembourg, en
face du Parlement européen de Bruxelles, se terminait une
manifestation d'immigrés sans-papiers revendiquant l'obtention d'un
permis de séjour. Une délégation de celle-ci devait être
officiellement reçue par des eurodéputés.
Comme
le signalera la députée régionale Zoé Genot (Ecolo), sur la page
Facebook du journal en ligne RésistanceS.be vers 17 h ce même
mardi, ce rassemblement pacifique a été violemment attaqué par des
nervis d'extrême droite. La petite poignée d'agresseurs, environ
cinq personnes, sera par la suite repoussés hors de la manif par des
militants immigrés et antifascistes. Ils devront même prendre la
fuite, aidés et protégés par un cordon policier.
Qui
sont les agresseurs ?
Selon
des informations recueillies par RésistanceS.be et un document
diffusé sur Internet, l'attaque relevait d'une préméditation
évidente. Son organisateur est un certain Laurent Ozon, le
président-fondateur du « Mouvement pour la Remigration »,
une nouvelle structure d'extrême droite française proche du Front
national de Marine Le Pen, également députée européenne. Le Ozon
en question provient d'ailleurs des rangs frontistes. Depuis
plusieurs jours, il mobilisait via Twitter des militants d'extrême
droite pour perturber le défilé des sans-papiers. Dans sa missive
de mobilisation, il a écrit :
« Le
Mouvement pour la Remigration appelle les citoyens attachés à
l’Etat de Droit et à la démocratie, excédés par l’anarchie
migratoire et l’inaction des pouvoirs publics, à perturber par
leur présence et leurs pancartes STOP INVASION, l’incroyable
manifestation de soutien aux clandestins du mardi 26 mai devant le
Parlement Européen à Bruxelles. »
Pour
finir, ce n'est que moins de dix activistes qui se déplaceront à la
perturbation fomentée par Laurent Ozon. Et pour se faire, il dut
même appelé à la rescousse des militants bruxellois. Sur des
vidéos que nous avons pu visionner, dès mardi soir, les agresseurs
sont parfaitement identifiables. Scandant « Belgium,Belgium »,
certains, à l'allure nazie-skin (NS), sont des militants bien connus
du mouvement « national-solidariste » Nation. Pour un
militant antifasciste qui participa à leur expulsion de la place du
Luxembourg :
« Laurent
Ozon avait organisé sa milice, avec les membres du mouvement néonazi
Nation, pour intervenir dès qu'il aurait provoqué une bagarre. »
L'objectif
de la contre-manifestation, parfaitement illégale, était en effet
de « foutre
le bordel »
dans le rassemblement des sans-papiers.
Laurent
Ozon a vite été exclu par les sans-papiers et des militants
antifascistes - Capture image vidéo Youtube d'une manifestation publique
< La
missive qui prouve la préméditation de la perturbation d'extrême
droite
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Dans
leur fuite, l'un des nervis agitera le sweet officiel de Nation sur
lequel son logo apparait (voir ci-dessous notre illustration).
A
plusieurs reprises, tout récemment encore, les mêmes individus
constituaient les maigres rangs des dernières manifestations de ce
groupuscule « identitaire », devant le domicile de
l'ex-jugé Christian Panier et lors de son maigrichon défilé au
début du mois, dans les rues du centre de Bruxelles.
Les
gros-bras de Nation prenant la fuite (photos ci-dessus et ci-dessous)
- Capture image vidéo Youtube d'une manifestation publique
Capture image vidéo Youtube d'une manifestation publique
Capture image vidéo Youtube d'une manifestation publique
Police,
complice ?
Venu
délibérément pour provoquer les sans-papiers, les cogneurs
d'extrême droite ont pu quitté le lieu de leur forfait sans aucune
inquiétude et, de plus, sous la protection des forces de l'ordre. Un
photographe, habitué de manifestations où l'extrême droite
s'exprime de manière violente, a déclaré à RésistanceS.be :
« Nous
sommes à nouveau confrontés à une complicité flagrante de la
police à Bruxelles avec ces groupuscules de néonazis ».
Un autre militant, témoin de l'agression, a écrit sur un réseau social :
Un autre militant, témoin de l'agression, a écrit sur un réseau social :
« L'attitude
de la police pose question également. Pourquoi s'est elle retournée
contre les sans-papiers, qui voulaient faire dégager les
provocateurs ? Ceux-ci n'avaient aucune autorisation pour leur
manifestation, contrairement aux sans-papiers. Pourquoi les boucliers
et les casques des policiers étaient face à nous pendant que
Laurent Ozon et les gros-bras de Nation défilaient tranquillement
sur la place tout en continuant à nous provoquer ? Pourquoi les
avoir protégé eux et pas nous ? »
L'attitude étonnante de la police bruxelloise avait déjà été constatée, en avril de l'année dernière, en plein centre de Bruxelles, lors d'affrontements devant un meeting électoral du Vlaams Belang soutenu par Marine Le Pen. L'attaque violente avait été lancée, ici encore, par des militants – encadrés par les dirigeants - de Nation. Pour faire le point sur ce constat, un article détaillé du web-journal RésistanceS.be fut ensuite publié, le 5 avril 2014, sous le titre : « Le mouvement Nation est-il une milice privée violente ? »
L'attitude étonnante de la police bruxelloise avait déjà été constatée, en avril de l'année dernière, en plein centre de Bruxelles, lors d'affrontements devant un meeting électoral du Vlaams Belang soutenu par Marine Le Pen. L'attaque violente avait été lancée, ici encore, par des militants – encadrés par les dirigeants - de Nation. Pour faire le point sur ce constat, un article détaillé du web-journal RésistanceS.be fut ensuite publié, le 5 avril 2014, sous le titre : « Le mouvement Nation est-il une milice privée violente ? »
Lors
d'une autre manifestation d'extrême droite, contre le « fascisme
islamiste »
(sic), la police bruxelloise s'en était prise, sans ménagement et
en opérant une arrestation de masse, aux militants de la JOC, une
des plus actives organisations de jeunesse antifasciste. Le deux
poids deux mesures est évident : les antifascistes sont
réprimés pendant que la violence d'extrême droite est tolérée et
même protégée.
Commission
d'enquête
A l'observation de ce qui s'est déroulé ce mardi place du Luxembourg, nous pouvons à nouveau poser la question : le mouvement Nation est-il une force auxiliaire de répression parallèle ? Il est urgent qu'une commission d'enquête parlementaire réponde aux interrogations suscitées par les observations répétées.
A l'observation de ce qui s'est déroulé ce mardi place du Luxembourg, nous pouvons à nouveau poser la question : le mouvement Nation est-il une force auxiliaire de répression parallèle ? Il est urgent qu'une commission d'enquête parlementaire réponde aux interrogations suscitées par les observations répétées.
L'attitude
passive de la police de Bruxelles Ville face aux actes violents
commis publiquement par des activistes d'extrême droite
pourrait-elle cacher des liens plus confidentiels entre ceux-ci et
des policiers... A suivre.
ANNE-LAURE DE RYCK
Journal en ligne antifasciste RésistanceS.be
ANNE-LAURE DE RYCK
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Mercredi 27 mai 2015 |
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